L’activité industrielle utilise des processus complexes et/ou des moyens dangereux pour la réalisation de produits risqués, dans des conditions qui présentent souvent des dangers pour la santé, pour la sécurité des opérateurs, pour les actifs (biens) de l’entreprise et pour son environnement. La #maintenance de ces équipements et de ces installations complexes est par ailleurs un secteur d'activités qui présente un haut niveau de risques et qui déplore un grand nombre d'accidents du travail et de maladies professionnelles en raison de la nature et de la multitude des métiers exercés. Les progrès technologiques, les contraintes associées à une mondialisation rapide et une productivité accrue transforment les conditions de travail des personnes partout dans le monde. Ces changements ont des répercussions notables sur la #santé_sécurité_au_travail (SST).
La complexité des processus de transformation et des facteurs déterminants de son environnement peuvent provoquer des défaillances critiques des systèmes industriels, particulièrement en l’absence d’une politique de gestion des risques, clairement définie et correctement mise en œuvre. Ces défaillances induisent souvent des incidents indésirables pouvant être très dommageables pour l’entreprise, ses équipements, ses équipes de travail, sa compétence, sa notoriété et son environnement. L’existence des risques industriels au sein d’une organisation est donc intimement liée à la place que sa gestion des risques occupe dans la stratégie de l'entreprise.
Pour réduire les conséquences de ces événements indésirables, il faut tout d’abord que les managers des entreprises soient conscients de l’importance de la maîtrise des risques et disposent d’outils performants leur permettant de mettre en place les actions appropriés pour développer une politique de gestion des risques industriels en phase avec la stratégie de l’entreprise.
Pour les entreprises marocaines, la #gestion_des_risques s'insère de plus en plus dans les pratiques de ses dirigeants en raison de la montée en puissance de cette discipline et l’évolution du cadre réglementaire depuis la survenue d’accidents malheureux ayant brutalement et gravement affecté la sécurité, la rentabilité, la performance et la continuité de certaines entreprises. Les statistiques sur les accidents liés au travail au Maroc, demeurent toutefois très inquiétantes. Cette situation a induit donc une prise de conscience générale dans le pays et plusieurs actions ont été initiées en matière de prévention des risques et de renforcement de la sécurité dans les unités industrielles.
Apostrophé par la situation de la santé et de la sécurité au travail au Maroc et par les statistiques alarmantes concernant les accidents professionnels, On s’intéresse donc à la relation qu’ont les entreprises avec la gestion des risques et la place qu’elles lui accordent dans leurs stratégies. On se pose dès lors plusieurs questions : Comment naît au sein de ces entreprises la prise de conscience de la nécessité de gérer les incertitudes ? Comment assurent-elles la gestion de risques industriels en leur sein ? Comment développent-elles l’expertise managériale à propos de la maîtrise de ces risques ? Comment développer et aider ces entreprises à mettre en place les actions appropriées ? La gestion des risques est-elle vraiment l’apanage des grandes sociétés ? Les entreprises gagnent-elles en maturité quant à la pratique de la gestion des risques industriels ? Comment définir cette maturité ? Comment l’évaluer et comment analyser les modes de management des risques au sein des entreprises ? Quelles sont les dimensions à considérer dans une telle analyse ? Quels sont les niveaux hiérarchiques concernés et les fonctions impliquées par cette évaluation ?
Ces questions ont fait l’objet de la thèse de recherche de thèse M. #Hakim_Nissoul sous l’encadrement du professeur #Fouad_Riane. L’objectif de la thèse est de développer un modèle permettant de mesurer la #maturité des entreprises marocaines en matière de gestion des risques eu égard aux bonnes pratiques et ou celles préconisées par les normes et les référentiels en la matière. L’utilisation d’une échelle de mesure de maturité suffisamment explicite et facile d’appropriation, aidera les managers à prendre conscience de la nécessité de gérer les incertitudes qui frappent leurs entreprises et les guidera dans la mise en place des actions appropriés pour développer une politique de gestion des risques en phase avec la stratégie de l’entreprise.
On étudie de près les pratiques de gestion des risques dans les entreprises marocaines pour essayer de comprendre les raisons de survenu des accidents et la manière dont ces entreprises gèrent les #événements_indésirables qui viennent perturber la marche de leur activité. On s’intéresse pour cela à l’expertise acquise par les entreprises dans ce domaine et on cherche à concevoir un modèle qui au départ d’une approche de recherche-action permettrait de mesurer la maturité des entreprises marocaines en matière de gestion des risques eu égard aux bonnes pratiques et ou celles préconisées par les normes et les référentiels en la matière et qui déboucherait sur un outil de mesure instrumentalisé.
L’approche recherche-action permet, tout en restant en contact avec le terrain, de conduire une démarche pour établir un état des lieux, définir les questions de recherche et élaborer les hypothèses de travail. Elle favorise la validation du travail sur le terrain, l’intégration de l’avis des acteurs concernés et des experts pour une meilleure appréciation des propositions.
L’outil de mesure de la maturité permettrait aux gestionnaires (1) d’évaluer le niveau de maîtrise des risques industriels de leur organisation, (2) de sensibiliser les acteurs à la problématique de sécurité et santé au travail, susciter l’intérêt de l’employeur et mobiliser les salariés, (3) de favoriser une compréhension des exigences de la gestion des risques dans l’ensemble de l’organisation et (4) d’apprécier les transitions requises pour le déploiement de la culture de gestion des risques au niveau de leur entreprises.
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