La médecine générale a perdu sa place de prédilection dans le système de soins national à cause de la tendance à la spécialisation, favorisée par l’avènement de nouvelles technologies médicales. Considérée comme peu gratifiante par les patriciens, elle est également « boudée » par les patients qui ne semblent pas connaître ni sa mission ni son utilité. Ils ont généralement tendance à s’orienter directement vers le spécialiste en fonction de leur cas.
Or la médecine générale permet un plus grand accès aux soins de santé de base. Leur polyvalence permet de face aux situations les plus diverses et de fournir des prestations de qualité à prix convenable comparée à une médecine de pointe, perçue comme indifférente aux véritables besoins des gens.
Par ailleurs, elle garantit la continuité des soins et le suivi, dans la durée, des problèmes de santé d’un patient en coordonnant et assurant notamment le transfert interdisciplinaire des données le concernant.
La continuité des soins est une caractéristique fondamentale de l’exercice de la médecine générale. Cette continuité des soins pose à tout soignant la question de la communication et du transfert d’informations entre les différents acteurs de soins, notamment lorsque le patient est orienté vers d’autres médecins.
Quelle attitude adopter face à un patient qui arrive directement chez un spécialiste ? Généralement, il faut un temps certain avant de décrocher un rendez. Il faut patienter de longues heures avant de rencontrer le professionnel. Souvent, le patient doit reprogrammer une seconde visite où le spécialiste lui demande un complément d’analyses et d’examens permettant d’établir correctement son diagnostic. Cette façon de faire coûte de l’argent au patient qui doit presque refaire ses examens à chaque rencontre avec un spécialiste. Celui-ci perd du temps à reconstruire les antécédents médicaux de son patient. Dans ce contexte, le dossier médical devient une pierre angulaire. Il joue un rôle important pour exercer au mieux les soins longitudinaux.
Le patient est le véhicule naturel de son dossier médical. Il se trouve, le plus souvent, à devoir gérer, seul, la continuité de ses soins à partir d’actes discontinus que sont les consultations médicales, les ordonnances, les résultats d’analyse paracliniques comme la biologie, les rapports des examens cliniques et les comptes rendus d’examens radiologiques etc. Il doit mémoriser ses antécédents médicaux, ses procédures et protocoles de soins, les dates de ses hospitalisations et ses dates de ses vaccinations. À l’ère du numérique, ceci révèle des carences de notre système de soins.
Le dossier du patient au Maroc devient de plus en plus numérique. L’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans la pratique médicale dans notre pays se généralise et offre une source de formidables potentialités. Conjuguée au développement d'Internet, cette évolution permet un large partage de l'information médicale et fournit aux professionnels de santé la bonne information au bon moment pour prendre la meilleure décision médicale.
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